La Contre-poésie : un véritable instrument de combat

Je viens de lire, durant cette semaine et avec beaucoup d’intérêt, le premier recueil poétique de Méleck Jean Baptiste, paru à l’Edition Edilivre en mai 2013. Le titre est provocateur : la révolte des tentes. Pour l’écrivain, c’est une contre-poésie. Qu’est-ce que cela peut bien vouloir signifier ?

Contrairement à la pratique dominante, la contre-poésie de Méleck Jean Baptiste véhicule à la fois la violence et la douceur voilée. Elle n’est pas prisonnière d’une thématique bien spécifique. C’est avant tout la diversité des expériences de tout un peuple.

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Aux pas feutrés et inattendus

Et, le pays descend et monte

Descend à la caverne infernale

Monte à l’assaut des pas perdus

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Appétit glouton pour les ONG

Belle nuit noire pour Lucifer

Et la Vierge ne fait pas de miracles

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Le contre-poète prend position et s’engage contre l’absurdité. La contre-poésie est un moyen pour lui de mieux comprendre son rapport au monde, mais aussi de partager ce qu’il ressent.

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Et, si les extra-terrestres

Au hasard d’un voyage

Nous visitent un jour

Sur la terre des hommes

Découvrent par miracle Haïti

Ou l’absurdité baise la réalité

Et la réalité baise l’absurdité

…Il poursuit dans la voie politique. Il utilise une écriture simple, mais inondée d’aspirations révolutionnaires. Sa contre-poésie est action et porteuse d’utopie créatrice.

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Et, si les tentes

Revendiquent leur sort

Se révoltent un jour

Nous frappent au collet

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Le langage contre-poétique est là pour transmettre un message : l’amour, la souffrance, la mort…L’écrivain dénonce ce temps fatal des tentologues.

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Déguisée en humanitaire

Invasion des tentes

Egale invasion des ONG

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Grâce à ce langage simple (mais pas simpliste), le jeune contre-poète haïtien parvient à exprimer la vérité de la condition inhumaine de ses frères et sœurs haïtiens (nes). Ainsi, sa contre-poésie est bel et bien une expérience fondamentale de combat permanent pour la liberté.

Ricarson DORCE

dorce87@yahoo.fr